Les murailles

Il m’est difficile de dire plus nécessaire que ce que vous entendrez dans ce spectacle. À cette étape-ci, j’économise mes mots, je savoure le travail des
artisans qui m’aident à porter mon histoire jusqu’à vous. Ce sont des passionnés, des gens profondément sensibles et intelligents. Je savais qu’entre bonnes mains, le théâtre respecterait le littéraire. Il fait davantage dans ce spectacle, il le
célèbre. C’est ma mythologie personnelle, celle que j’exploite dans mon œuvre, poussée à son paroxysme. C’est produire le mythe.

Dans Les murailles, Erika prête sa langue autant qu’elle l’emprunte, raccourcit les chemins qui nous mènent au Nord. Elle pose un regard franc et bienveillant sur les travailleurs qu’elle y rencontre. Les murailles c’est un road trip théâtral en terrain de guerre contrôlée avec pick-up en confessionnaux, c’est une bribe d’un Québec qui m’échappe, une fenêtre ouverte sur «le pays dans le pays».

Ce spectacle danse un slow avec le réel. Le texte d’Erika nous rentre dans le cœur parce qu’il nous invite à nous mettre à la place de l’autre, à «se mettre dans marde un peu» pour comprendre…

Merci à toute l’équipe de créateurs, à Erika, cette vieille complice de mes années trifluviennes, de m’avoir fait confiance pour amener son chantier dans le mien.

Les étoiles s’alignent pour que ce spectacle ait lieu malgré la pandémie, nous savourons ce soir cette chance qui nous tombe dessus.