Imago

C’est ici que l’histoire commence. Son introduction a des allures de conclusion : le crime a eu lieu, l’assassin est en attente de procès, affaire classée. La pièce se développe ensuite comme une sorte d’état des lieux où chacun, prenant la parole, nous trace sa propre vérité. Une vérité qui s’éloigne peu à peu de celle qu’on soupçonnait. Une vérité où l’agresseur devient victime, où le policier ne sert plus la justice et où l’infirmière, chargée de prodiguer des soins, devient une menace de tout moment pour son patient.

Propos cynique sur l’idéal amoureux, Imago prend la forme d’un faux suspense; un thriller pathétique où on nous dévoile, plus que les mobiles du meurtre, la lamentable destinée de ses protagonistes. Exposés, tels des insectes sous la loupe, à nos regards scrutateurs, ils nous dévoilent leur déchéance, leur quête absurde et désespérée de bonheur… Ce suspense psychologique traduit une profonde fascination pour le roman noir américain et plus particulièrement pour des auteurs qui, tels Truman Capote et James Ellroy, expriment dans leurs récits troublants toute la complexité de l’âme humaine.