Regards croisés

Fabrice Vil: Libre penseur en résidence, pourquoi?

Crédit photo: Alain Wong

Bienvenue Fabrice!

Cette saison, nous avons la chance d’accueillir Fabrice Vil à titre de libre penseur, dans le cadre du projet Regards croisés. Animé par l’égalité des chances, il est fondateur de Pour 3 Points, un organisme qui allie l’engagement sportif et social et qui favorise le développement des jeunes en milieux défavorisés.

Tout au long de la saison, vous pourrez, entre autres, lire ses réflexions autour des œuvres présentées à La Licorne. Voici son premier texte. Bonne lecture et bienvenue Fabrice!

Pourquoi ai-je accepté, cette saison, de jouer le rôle de «libre penseur en résidence» à La Licorne?

D’abord, je ne crois pas qu’une pensée pleinement libre soit chose possible. Nos pensées sont interreliées à la vie en nous et à l’extérieur de nous. Elles sont donc influencées par (et influencent) notre corps, les communautés auxquelles on appartient, l’ensemble des êtres et autres phénomènes qui peuplent notre planète et au-delà.

Enfin, je digresse. Ou peut-être pas. Parce que j’aime explorer la pensée. Et justement, je crois que le théâtre influence les nôtres, et inversement. J’entretiens cette croyance même si je n’ai aucune qualification liée aux arts de la scène.

Et comme spectateur, depuis mon adolescence, je l’avoue… j’ai parfois… non… j’ai souvent tendance à m’endormir quand je regarde une pièce. Rien contre le théâtre. C’est le drame du lève-tôt insomniaque dont les yeux, le soir venu, prennent un break aussitôt que les fesses trouvent un lieu de repos.

 

Cette saison à La Licorne, j’ai donc l’espoir de revisiter ces expériences et d’échanger avec vous des pensées, libres, mais aussi influencées, rappelons-nous.

Mais certaines pièces réussissent à me transpercer le cœur et me gardent de cette façon pleinement éveillé. D’autres me font mourir de rire (mourir ainsi, c’est douloureux pour les joues et les abdos). Parfois, c’est les deux en même temps. Je vis et je meurs donc, un peu, grâce au théâtre, quand les thèmes qui y sont abordés, et la manière dont ils sont exposés, résonnent fortement avec ma simple expérience humaine et citoyenne.

Cette saison à La Licorne, j’ai donc l’espoir de revisiter ces expériences et d’échanger avec vous des pensées, libres, mais aussi influencées, rappelons-nous. Nous aurons de telles occasions d’échanges lorsque je lirai et regarderai les pièces Dix quatre et Chokola, deux pièces qui suscitent ma curiosité en tant qu’homme afrodescendant, mais surtout en tant qu’humain assoiffé de commun. Parce que, faut-il le souligner, ces pièces traitent de sujets universels.

Bref, j’ai accepté l’invitation de La Licorne parce que j’aime me sentir vivant, j’aime penser et j’aime échanger. Je soupçonne que ça va se passer cette saison.

D’ailleurs, j’ai bien l’intention d’explorer d’autres pièces de la programmation. J’ai déjà eu le plaisir de lire Les glaces. Ça m’a glacé le sang. J’ai hâte de communiquer mes pensées au sujet de cette pièce, et d’entendre les vôtres.

Bref, j’ai accepté l’invitation de La Licorne parce que j’aime me sentir vivant, j’aime penser et j’aime échanger. Je soupçonne que ça va se passer cette saison.

Ah oui! J’allais oublier. Je crois aussi que le théâtre pourrait être plus perméable aux personnes – les jeunes en particulier – pour qui cet art est hermétique en raison de facteurs économiques, sociaux ou culturels. Le théâtre, tant dans son art que dans l’espace bâti qu’il constitue, devrait être un lieu de rencontres humaines et citoyennes. Un peu d’osmose, cette saison?

Je souhaite contribuer un petit peu à cette alchimie. À suivre!

  • Fabrice Vil