Commentaires

Texte : Daphné B.

  • Salle
    La Petite Licorne

  • Événement spécial

Le 20 mars 2024

Mercredi 20 mars à 19 h

Texte
Daphné B.

Mise en lecture
Louiza Guira

Avec
Fabiola Nyrva Aladin
Nicolas Michon
Tova Roy

Tarifs
Régulier : 10$
Abonné : 5$*
Carte Allié : Gratuit*

*Les billets « abonné » et « Carte Allié » ne sont pas accessibles en ligne. Veuillez téléphoner à la billetterie au 514 523-2246. 

Que faire quand des crimes contre l’humanité sont mis sur le même plan que le dernier look des Kardashian et que nos prises de parole enrichissent une poignée de grandes entreprises capitalistes?

— Même pas 38 000 likes ? WTF !

— Yo, quelqu’un a des vidéos de chat pour moi ?

— Grotesque.

— La chose la plus importante en ce moment, c’est le génocide.

— La révolution, elle commence quand, déjà ?

 

Pour la première fois de l’histoire, les victimes d’un potentiel génocide sont contraintes de streamer leur massacre. Sur les réseaux sociaux, des images d’enfants assassinés se heurtent à des histoires triviales de divorces, de lip gloss et de Grammys. Une autre forme de violence apparaît : on dirait une fausse note. Au cœur de cette dissonance, la poète Daphné B. copie-colle les commentaires numériques qu’elle glane sous les publications qui défilent sur son écran, comme si cet archivage allait lui permettre de comprendre son époque, de mettre en récit sa cacophonie.

Avec Commentaires, un projet en chantier dont elle présente des extraits dans la cadre de sa résidence de pensée à La Licorne, l’autrice réfléchit aux effets que provoque chez nous la représentation de la douleur des autres. Elle réactualise ainsi la réflexion de l’autrice Susan Sontag (Devant la douleur des autres, 2003) en la replaçant dans un contexte numérique, à l’ère des médias sociaux algorithmiques.

Si Susan Sontag affirmait la nécessité de continuer de montrer les photos de la douleur des autres, elle ne tranchait pas sur l’effet que celles-ci produisaient sur nous. 20 ans plus tard, ces images prolifèrent et nous laissent toujours sans voix. Mais qu’arrive-t-il lorsque notre solidarité s’échafaude sur le spectacle d’une horreur sans nom et que ce spectacle est soumis à une logique algorithmique ? Que faire quand des crimes contre l’humanité sont mis sur le même plan que le dernier look des Kardashian et que nos prises de parole enrichissent une poignée de grandes entreprises capitalistes?